Françoise m’a écrit un jour : « Même si ce projet nous emmène dans des endroits inconnus et intimidants, nous pensons que cela peut être une force de pouvoir témoigner par ce portrait de ce que nous défendons profondément dans notre vie quotidienne. C’est une sorte d’évidence, quelque chose d’essentiel pour nous ».
M. Phelippeau
Ces mots résument à la fois l’aventure que représente ce projet particulier et le fondement de ma démarche générale. Alice a ajouté: «Je veux le faire pour que le gens sachent qui on est».
De Françoise à Alice est le portrait chorégraphique de deux danseuses, pensé au prisme des différentes relations qui les traversent. Ce sont deux femmes, interprètes, l’une dite valide et l’autre porteuse de trisomie 21, mère et fille. Ce duo abordera ainsi la complexité et la constellation des liens qu’elles peuvent entretenir, des divergences qui créent leur complémentarité, tant humainement que dans leur relation à la danse.
Je les ai rencontrées en 2015 lors d’un atelier que je donnais au sein d’ART21, association qu’elles ont fondée à Laon dans les Hauts-de-France. ART21 vise à favoriser la pratique de danse amateure par un public mixte au regard de la situation de handicap mental. Ce type de projet est encore assez rare en France et c’est dans ce cadre qu’elles m’avaient invité. Nous avons ensuite poursuivi la collaboration sous forme d’ateliers avec les danseurs ART21. À cette occasion, nous avons beaucoup échangé sur l’expérience de Françoise et Alice dans la danse, qui les a d’abord séparées puis réunies, sur leur engagement au quotidien, sur le fait de nommer le handicap sans stigmatiser. C’est avec le désir de creuser ces questions qu’est né ce désir de duo.
Mickaël Phelippeau
Dans le cadre du festival NEXT 2020, festival international de théâtre, danse et performance et aves le soutien du programme Erasmus + de l’Union Européenne